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Fatna, la maladie et le malheur…

  • 11 mar 2019

  • Par : Dr Zouhair Lahna

  • Tags : Maroc, sante

En arrivant dans mon cabinet en fin de matinée, je retrouve Fatna, assise dans la vielle voiture de son voisin qui prend sur lui de la transporter dans les hôpitaux. Visage triste et gestes lents, elle me dit que le médecin du service de médecine interne l’a renvoyé pour un examen gynécologique. Pourtant, je venais de lui retirer un polype et ce dernier est bénin. Fatna a une maladie incurable de gestion difficile et qui requière un traitement mensuel. Son état de santé s’est détérioré parce qu'elle ne pouvait pas monter les deux étages pour accéder au cabinet, alors elle a attendu en bas. J’étais dépité en voyant son état, dépité encore plus en feuilletant son dossier mal rangé, en parlant avec sa fille de 18 ans qui est spectatrice de la situation dramatique que sa mère est en train de vivre, et surtout dépité et en colère quand elle me raconte le comportement du médecin qui daigne à peine la regarder lorsqu'elle va dans le service de médecine interne du CHU Averroès de Casablanca pour recevoir son traitement . Devant une inflammation persistante dans ses marqueurs sanguins, on lui prescrit des examens à faire, machinalement, la traitant même de non sérieuse. Tandis que la vue de cette pauvre femme nécessite une hospitalisation. J’avoue ne plus savoir dans quelle planète nous sommes, ni comment le système arrive à retirer aux médecins leur humanité et leur empathie. Bien évidement, tous les examens complémentaires doivent être réalisés en privé, même si Fatna possède le RAMED (Aide médicale pour les démunis) et lorsqu'elle a pu trouver un laboratoire qui lui fait une bonne remise et à crédit le temps de trouver de l’aide, le médecin lui demande de changer de labo parce que les analyses ne se sont pas améliorées. Même Kafka deviendrait fou dans les hôpitaux marocains.

Devant cette injustice permanente que subissent les pauvres patients, on se trouve juste dans une posture de gestion au cas par cas et encore. J’ai demandé à la fille de Fatna de prendre plus conscience du cas de sa maman, de trouver une association dans son quartier, je vais essayer d’en parler au directeur d’un hôpital qui connait sa situation et voir avec un professeur s’il connait quelqu’un de plus humain dans le service de médecine interne. Mais ceci reste du rafistolage et demande une énergie importante. Mais pourquoi bon sang, n’arrive-t-on pas à donner un service humain et de qualité à nos citoyens ? Pourquoi les uns et les autres s’habituent à cette injustice et à cette atteinte de dignité des plus démunis d’entre nous ? Et il m’arrive de me demander, finalement, quelle pourra bien être la limite du supportable ?